samedi 28 janvier 2012
Il est moche mais il a un joli sourire.
Il y a des statistiques qui font mal. Savez vous par exemple que les hommes considérés comme "petit" ont 3 à 4 fois moins de chance d'être père qu'un homme considéré comme "grand" ?
Savez vous que les "beaux" ont infiniment plus de chances d'obtenir un bon travail qu'un "moche" ?
Cette dernière statistique, je l'ai même connue par mon expérience personnelle. Alors âgé d'une vingtaine d'années, englué, pour survivre financièrement, dans un boulot "d'animateur" auprès des enfants, ma vie était une succession de journées déprimantes, à devoir s'occuper de gamins de 8h du mat à 19h du soir, le tout pour un salaire égal au SMIC.
Mon sursaut a été la rencontre avec un animateur qui venait d’intégrer notre équipe: il avait 50 ans et gagnait le même salaire que moi, le smic donc !
Il parlait de ses économies (euro par euro !) pour se payer ou des vacances (de merde) ou des babioles (de merde).
Et là, je me suis vu, 20 ou 30 ans plus tard, toujours dans ma merde financière, à devoir calculer le prix de mes courses dans le supermarché discount du coin.
Évidemment, à cette époque, mon activité sexuelle était inexistante (oui, je précise lourdement et je souligne : inexistante...malgré moi évidemment !), car, en plus d'être petit et moche, j’étais pauvre avec un boulot de merde, sans perspective de progression. Aucune fille ne s’intéressait à moi, malgré tous mes efforts.
Donc, je décide de tout envoyer chier et me lance comme commercial. Je tombe sur une annonce d'une agence immobilière qui cherche à recruter : pas de salaire évidemment. paiement uniquement à la commission. L'agence est pourrie, dans un quartier lugubre, la mentalité est à chier mais je découvre différentes méthodes de travail, dont certaines sont terriblement efficaces : après 3 semaines de boulot, j’avais déjà gagné 3 smic !
Cependant, l'ambiance étant oppressive, je cherche à changer d'agence et d'aller dans les beaux quartiers.
Ayant choisi ma cible, je me rends sur place, propose ma candidature spontanée au directeur qui, sans surprise, me dit qu'il va réfléchir à ma proposition.
Une semaine s’écoule, pas de réponse, j'y retourne un matin. Poliment, je rappelle que je suis vraiment intéressé par ce type de boulot (je vous rappelle qu'il n'y a pas de salaire à verser par le patron de l'agence) : le patron me dit qu'il a encore besoin de réfléchir.
Dans l’après-midi, une négociatrice de l'agence m'appelle et me dit que le patron est d'accord pour que je fasse un essai d'une semaine.
Évidemment, l'essai s'est bien passé, ce boulot a été la rampe de lancement vers la fortune que j'ai accumulée plus tard... et pourtant, en y repensant, mon destin s'est joué à un rien :
M’étant fait ami avec les gens de cette agence, j'ai appris quelques mois plus tard ce qu'il s’était passé réellement...
A ma première visite, le patron leur avait dit que, pour le standing de l'agence, il était hors de question d'embaucher un laid. Ma candidature était donc aux oubliettes. A ma deuxième tentative, le patron leur a dit que j’étais un type motivé mais bon, la laideur ne s'efface pas...donc non.
Et c'est à ce moment qu'une négociatrice (celle qui m'avait appelé plus tard) a dit au patron :
"OK, il est moche, mais il a un joli sourire"
C'est cette phrase qui a fait basculer mon destin.
Chienne de vie pour un laid.
Gouffre
Ne pas plaire aux femmes. Le temps ne fait rien à l’affaire. Je vois des gamines magnifiques, des femmes élégantes et je sais que jam...
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J'ai beau exécrer au plus au point le système dans lequel nous vivons actuellement, j'avoue que j'admire l'efficacité dont i...
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