dimanche 15 septembre 2013

"We are Legion" : le constat que le système ne peut plus matériellement corrompre tout le monde.


Petite expérience amusante : sortie parisienne (« journée du Patrimoine »), je suis accompagné de plusieurs inconnus. Dans le groupe spontané ainsi formé, la discussion se lance sur le monument visité, les qualités architecturales, son histoire et ses anecdotes.


Rien de bien méchant jusque là.


Puis, au fil des minutes, les participants dévoilent un peu leur vie personnel. Celui-ci est commerçant, celle là infirmière, celle là travaille comme secrétaire pour la mairie de Paris.


Et là, mon esprit taquin veut faire une expérience sociologique.


J'essaie d'abord de savoir où chacun habite.

Le premier me dit qu'il habite dans un studio à 1000€ par mois dans le lugubre 18eme arrondissement à Paris. L’infirmière habite en proche banlieue dans un 2p à 900€ par mois et enfin, l'employé de la mairie de Paris habite seule dans le 1er arrondissement (Note du rédacteur : pour les non-parisiens, c'est un quartier ultrachic et donc racialement blanc, à coté du musée du Louvre), dans un … 82 m2.


Elle m'avoue assez rapidement qu'il s'agit d'un bel immeuble haussmannien, de type hôtel particulier, faisant partie de la dotation HLM de la ville de Paris.


Juste une digression pour les banlieusards et les provinciaux : quand un « apparatchik » vous dit qu'il habite en HLM, ne soyez pas assez crétin pour croire qu'il s agit du même HLM pourri que votre immeuble infesté d'immigrés analphabètes de votre cité. En fait, il s'agirait plutôt de son exact opposé ! Là où habitent nos amis bobos, c'est un bel immeuble en pierres de taille, en plein centre de Paris, occupé par des pistonnés de blancs parisiens.


L'employé de mairie me glisse dans l'oreille qu'elle paye un loyer de 800€ par mois. (dans le privé, ce type d'appartement serait à 3000€ par mois)


Et c'est donc à ce moment que je lance mon expérience : certes, j'aurais pu tenter le « point Goodwin » (parler d’Hitler et du nazisme) mais j'ai opté cette fois ci pour le « point Dieudonné ».


Je balance négligemment une liste d'humoristes français au hasard, en y glissant le nom de Dieudonné.


ET que croyez vous qu'il arriva ?


Le commerçant et l’infirmière ne relevèrent pas mais l'employé de la mairie de Paris me dit :
« oh non, celui-ci, c'est le discours de la HAINE »


Bingo !


Mon hypothèse était vérifiée : le système corrompt suffisamment son personnel pour rejeter toute idée alternative mais ... il n'arrive plus à convaincre ceux qui en sont exclus.


Le système achète son électorat.


Mais le problème auquel il est confronté, c'est que ce coût est de plus en plus élevé : Vous imaginez ! pour éviter que son cerveau fonctionne et se rebelle face à l'injustice du système, la mairie est obligée de mettre à disposition d'une vulgaire employée de catégorie B un luxueux appartement à Paris !


Il y a encore quelques decennies, un studio en banlieue aurait suffit à la corrompre !

Face au coût exponentiel que cela lui coûte pour être soutenu, comment le système va t-il faire pour survivre face aux légions que nous sommes ?








mercredi 11 septembre 2013

Les humiliations fondatrices

"A compétence égales, eh bien, désolé, on choisira la femme ou on choisira la personne venant de ... euh... euh... autre chose que le mâle blanc, pour être clair !"
la raciste anti-blanc Anne Lauvergeon, présidente d'Areva.
https://www.youtube.com/watch?v=BMP-O6fcw08

Les jours de doutes, une anecdote me revient souvent à l'esprit :
12 ou 13 ans, collège tranquille de province. Je suis l'un des meilleurs en classe et LE meilleur en sport.
Mes parents sont riches. La vie s'annonce facile dans ma conscience insouciante.

Ah si, seul souci : bizarrement, je n'ai aucune copine, même pas une petite amoureuse. Pourtant, je suis le premier à discuter avec les filles et à faire le clown pour leur plaire. Mais non, aucune ne m'aime. Je me rassure (inconsciemment) en me disant que les filles n'osent pas sortir avec un garçon aussi extraordinaire que moi.

Puis ce jour particulier où, dans la cour de recréation, 3 ou 4 filles se réunissent à proximité et parlent de la préparation d'une future "Boum".

L'une d'elles sort un cahier et demande aux autres de nommer les garçons qui seront invités. Très rapidement, mon prénom est prononcé (le 2eme ou 3eme), ce qui me semble le plus naturel du monde. J'esquisse un discret sourire dans mon coin, en évitant qu'elles le remarquent.

Puis la liste s'allonge. On arrive au numéro 20, bientôt 25. Les filles commencent à parler des garçons pas très beaux mais qui sont sympas. Puis ceux qui sont pas très beaux et pas très sympas. Leur discours devient agressif et violent. Celui-ci est rejeté parce que trop laid. Celui-là parce qu'il est à la limite de la trisomie.

Leurs rires deviennent obscènes et véritablement méchants. Celui-ci est moqué parce que pauvre et mal habillé. Tel autre parce que bégayant.

Puis ce moment que je n'oublierai jamais.

Une fille se tourne vers moi et déclare tout haut : "Et lui, on en fait quoi ?"

Ma pensée s’obscurcit, mes mains tremblent, ma respiration s’accélère ...
Je comprends que le prénom qu'elles avaient donné en début de liste ne correspondait pas à ma personne.
Il s'agissait d'un beau gosse dans une classe différente.

Depuis 15 minutes (et en fait depuis ma naissance), je me gaussais de faire partie de l’élite alors que ma vraie place était au fond des recalés de la vie, simplement parce que je suis moche.

Une autres fille se tourne vers moi et me dit, sur un ton directif, méprisant et condescendant :
"Toi, on t'autorise à venir mais tu ne portes pas de baskets ce soir là"

Ma perception de la vie a définitivement changé ce jour là.

Je compris que j’étais inscrit dans le camps des vaincus avant d'avoir livré ma première bataille.
A quoi bon être intelligent en classe, à quoi bon être fort en sport, à quoi bon faire l'amuseur si je n'ai pas accès au bonheur et à la tendresse de l'amour ?

Les enfants sont méchants entre eux : ils annoncent ce que sera votre vie d'adulte.

Gouffre

Ne pas plaire aux femmes. Le temps ne fait rien à l’affaire. Je vois des gamines magnifiques, des femmes élégantes et je sais que jam...