vendredi 28 mars 2014

Et pourtant, j’étais achetable...


A regarder les pièces de monnaie s'agiter sur mon bureau, je me rends compte de la valeur tristement réelle que je leur porte.
Et elles me permettront de manger un  sandwich "subway" dégueulasse ce midi.
C'en est fini du homard au déjeuner sur une plage privée à Cannes.
Les temps ont changé et je fais partie des victimes.

A mon collègue qui se plaint de nos conditions misérables de vie, je lui réponds que la fracture est encore plus béante quand tu viens d'en haut, de l’élite.
La vie de palace, les Porsches, les filles faciles, l'absence permanente de souci d'argent ne sont qu'un espoir pour le pauvre. C'est un regret permanent pour celui qui a connu ça.

J'ai été éduqué pour être un chef, un donneur d'ordre. Ma structure mentale est ainsi faite.
Les Business-Class, les salons VIP et les entrées prioritaires sont l’évidence pour mon esprit pourri et nourri au capitalisme américain.

Le déclassement que je subis est donc terriblement douloureux.

J’étais pourtant corruptible assez facilement : un poste de sous-secrétaire dans n'importe quel ministère aurait suffit à faire taire ma colère.
Au pire, dans le "Privé", directeur des achats dans une grosse PME m'aurait éloigné des "dissidents" et des "nauséabonds".

C'est là où le système périra : les déclassés sont les plus terribles opposants au système en cours.

Regardez Mirabeau.
Regardez Lénine.
Regardez Soral.

Car il n'est plus question de justice universelle mais de revanche sur la vie, sur nos vies.
Achetez-moi ou je fais un malheur !

Gouffre

Ne pas plaire aux femmes. Le temps ne fait rien à l’affaire. Je vois des gamines magnifiques, des femmes élégantes et je sais que jam...